Bonjour à tous! Ici Tony pour une autre chronique!
Comme vous l’avez peut-être vu sur la page Facebook de Tony Whisky, j’ai eu l’honneur d’être invité par la Distillerie de la Chaufferie pour participer à une dégustation à l’aveugle pour évaluer un produit à venir et voir son potentiel à se retrouver sur les tablettes de votre SAQ.

Pas besoin de vous préciser que pour un « geek » de spiritueux comme moi cette expérience était des plus intéressantes et je voulais vous partager ce beau moment qui en dit long sur toute la complexité derrière la création d’un nouveau spiritueux.
Pour cette dégustation, Vincent Van Horn, qui est distillateur à la Chaufferie, avait glissé son tout dernier bébé, un brandy de pomme vieilli trois ans, au milieu de sept calvados français qui sont, ne se le cachons pas, les meneurs dans le domaine.
Ainsi je me retrouve avec sept verres et la seule certitude qu’il s’agit d’alcool de pomme. Une dégustation à l’aveugle dans la plus pure expérience!

Ainsi je goûte à tous les produits posés devant moi. Je goûte et je prends beaucoup, beaucoup de notes afin de ne rien oublier et de tout comparer à la fin. Bonne nouvelle pour Vincent, tous les produits de cette soirée sont de bonne qualité et aucun n’est déclassé. Il y a des préférences, je reconnais presque à coup sûr un Boulard, qui est un classique dans le Calvados. Et quand moi et les autres participants donnons notre avis sur le fameux verre numéro 4, je vois sous la barbe de Vincent un petit sourire en coin qui me dit que ce verre contient le fruit de son travail… et effectivement je ne m’étais pas trompé.

Alors, qu’est-ce que ça donne ce brandy là? Honnêtement, si je me fis à mes nombreuses notes, le #4 a terminé en milieu de peloton. Ce qui est bien voyant les centaines d’années de savoir-faire qui sépare les français des distillateurs québécois. Le brandy de pomme de la Chaufferie avait beaucoup de personnalité, un goût très surette et acidulé de pommettes qui donne un envie de reprendre un verre malgré le picotement au fond des joues. Bien sûr une certaine fougue demeure présente car trois ans de vieillissement ce n’est pas énorme dans le monde des spiritueux.
Mais chose certaine il y a beaucoup de potentiel, mieux vaut travailler sur un alcool avec beaucoup de saveurs que le contraire. Et on vient au point complexe de la suite, est-il prêt ? Doit-on changer quelque chose ou laisser simplement le temps faire son œuvre ? Beaucoup plus de questions que de réponses finalement.

Connaissant Vincent, de voir son brandy finir dans la moyenne ne sera pas suffisant. Il voudra sûrement corriger et retravailler son brandy pour le faire passer au sommet de la gamme. Et croyez moi, ce brandy sera un vrai petit bijoux, mais seul l’avenir me dira si j’ai raison.

J’espère que vous avez aimé cet article, si oui, n’hésitez pas à le partager et si vous passez par Granby cet été, allez visiter la Distillerie de la Chaufferie qui est probablement la plus belle distillerie du Québec.
Merci et je vous dis à très bientôt.
Tony Whisky