Chef Alexandre Laverdière

Chef Alexandre Laverdière est un entrepreneur. Il offre un service de préparation et service de sushis à domicile appelé  »Sushi à domicile, Ronin Sushiman ».

Voici, en dix questions, l’histoire qui raconte comment une passion pour la gastronomie asiatique et le Japon ont transformé un foodie en chef.

1. Vous êtes un amoureux de la culture japonaise depuis longtemps?

Aussi longtemps que je me souvienne. Petit j’ai été en contact avec des karatékas, entendus des légendes de grands maîtres japonais, mes parents m’amenaient manger des sushis alors que je n’étais âgé que de 4 ans. Déjà je mangeais avec des baguettes! Je tripais sur les tortues ninja, la mythologie shinto, etc …

J’aimais aussi aller dans le quartier chinois pour acheter des animés japonais. Le premier nom que j’ai utilisé sur internet a été  »TheRonin » J’ai participé à des jeux de rôles grandeur nature et dès le début je jouais le rôle d’un samouraï! J’ai encore mon armure de rangée quelque part d’ailleurs!

2. Comment la transition de foodie à chef s’est faite pour vous?

Sans avertir! Mon expérience de travail est basée principalement sur le service en restauration et hôtellerie et j’ai étudié en administration. J’ai appris à faire les sushis dans un restaurant. Ma motivation pour y travailler? Le rabais pour les employés sur la bouffe!

Plus tard, j’ai commencé à recevoir ma famille et mes amis à la maison. Je cuisinais les sushis pour tout le monde. On m’a dit un jour  »Ils sont débiles tes sushis, je te paierais pour que tu viennes en faire chez nous! » J’ai fait une étude de marché et quand j’ai vu qu’il n’y avait pas énormément de barrières pour m’en empêcher, je me suis équipé et j’ai ouvert une page Facebook. Je fais ça depuis!

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3. Comment décririez vous votre cuisine?

Ma cuisine à besoin d’être rénovée *wink wink crowd funding*

Oh … tu parles de mes recettes? Hé hé! J’essaie d’être le plus traditionnel et authentique possible afin de rendre hommage à une culture millénaire et faire découvrir à mes clients de vrais bons sushis.

Cependant, je dois adapter ma cuisine aux goûts du marché québécois. Un bon exemple, les fameuses mayonnaises épicées. Jamais on ne verra ça au Japon. Ici, ce n’est pas rare de voir les gens noyer les goûts subtils d’un sushi en dessous d’un pouce de mayonnaise alors je m’adapte et j’en prépare toujours pour ma clientèle!

4. J’ai su que vous aviez réalisé un rêve en lien avec votre amour du Japon en 2015. Et si vous en parliez un peu?

Avec plaisir! Je suis devenu papa à la fin de 2013. Je me suis marié l’été suivant et nous avions prévu faire notre voyage de noces au Japon pendant la saison des cerisiers en fleurs.

À l’époque, je travaillais dans mon domaine d’études. Super conditions de travail sur papier, excellent salaire, 5 semaines de vacances par an mais le travail de 8 à 5, les bouchons de circulation, la petite politique de bureau me rendaient extrêmement malheureux.

Je voyais mes collègues tomber malades les uns après les autres (épuisements professionnels, dépressions …) ou se faire traiter de  »larves » après avoir donné 30 ans de leur vie à l’entreprise …

Pendant ce temps, je recevais de plus en plus de demandes pour mon service à domicile et j’ai vu des compétiteurs prendre de l’expansion et ce, à une vitesse incroyable. Je me suis dis « C’est pas de cette vie là que je veux! ». C’est ce jour-là que j’ai donné ma démission.

J’ai profité de mon voyage de noces pour suivre des cours personnalisés à la Tokyo Sushi Academy, en privé, avec une interprète et à mon retour j’ai mis mon site web en ligne. Depuis ce jour, je suis Ronin Sushiman, un mercenaire du sushi qui voyage de ville en ville pour offrir ses services et disparaître sans laisser de traces! (Oui oui, je fais même la vaisselle!)

5. Parlez-nous de votre clientèle. Qui demande les services du Ronin?
 
Des bons vivants! Des gens qui veulent passer du temps de qualité en famille ou entre amis, souligner un événement en particulier ou même pour célébrer des retrouvailles. J’ai des groupes que je vois à tous les ans, je vois les enfants grandir, on se raconte notre année!

J’ai vraiment de tout en fait. Party de bachelorettes, cinquantième anniversaire de mariage, fête de graduation ou tout autre prétexte pour se réunir! C’est très varié mais le point en commun c’est que ce sont tous des gens sympathiques, des bons vivants qui apprécient les plaisirs de la table.

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6. Quelle est votre plus grande satisfaction à la fin d’un service?

Les gens qui ont bien mangé. Quand on me dit  »C’est meilleur que dans mon restaurant préféré » ou encore  »Ça fait plusieurs chefs à domicile avec qui on fait affaire et c’est toi que l’on préfère ». J’aime faire triper mes clients, bien les nourrir, leur faire découvrir de nouvelles textures et saveurs.

7. Est-ce que vous avez des plans pour Le Ronin dans un avenir rapproché?

Philosophie japonaise: Au jour le jour. Vivre l’instant présent, profiter du seul moment vrai dans la vie, celui que nous vivons à la seconde où nous le vivons. Vraiment mon seul objectif c’est de faire de meilleurs sushis aujourd’hui que ceux de la veille.

Avec de bons produits, une belle personnalité, une passion contagieuse et un excellent service on a pas vraiment besoin de plan je pense. Même si c’est contraire à tout ce que j’ai pu apprendre dans mes cours de gestion! Ha ha ha! Il semblerait qu’en affaire ça prend un plan!

Pour l’instant je ne prévois pas agrandir ou développer d’autres marchés. Je veux simplement nourrir les gens, les restaurer, ainsi que moi et ma famille.

8. Avez-vous un outil dans votre arsenal dont vous ne vous séparez jamais?

Tu demandes ça à un chef? As-tu déjà eu d’autres réponses que mes couteaux?
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9. Une astuce de chef que vous pouvez donner aux fans de FOOD La Bouffe?

Le saké! Tu peux mettre ça partout! Sauces, marinades, cuisson, dessert, shooter! Essayez de faire cuire des grosses crevettes ou des pétoncles à la vapeur de saké. Vous m’en donnerez des nouvelles.

10. Et une recette peut-être?

Avec plaisir! Le Tamagoyaki ou omelette japonaise. Pas le tamagoyaki jaune fluo que l’on peut se procurer dans tous les restaurants de sushis là! Je vous parle d’un bon produit maison qui vous fera vous questionner sur ce qu’on vous sert au restaurant.

En plus, cette recette représente bien le paradoxe japonais de la simplicité/complexité quand elle est préparée selon la méthode officielle.

TAMAGOYAKI (OMELETTE JAPONAISE)
Par le chef Alexandre Laverdière. Bon pour 1 portion.

Ingrédients :
3 Oeufs
2 Cuillères à thé de sauce soya
2 Cuillères à thé de sucre
2 Cuillère à thé de sake
Huile végétale

Note: Vous pouvez remplacer le sake par du mirin. Le sake donnera une omelette plus goûteuse mais le mirin une omelette plus sucrée. À vous de choisir!

PRÉPARATION:
Mélanger tous les ingrédients au fouet jusqu’à ce que le mélange soit homogène.

Verser environ le tiers du mélange dans une poêle et cuire à feu moyen.

Quand les œufs commencent à cuire, les rouler vers un côté de la poêle et verser une autre partie du mélange. Recommencer jusqu’à ce que tout le mélange soit dans la poêle.

Note: Chef Laverdière a eu la bonté d’ajouter un lien vers une vidéo YouTube qui démontre bien les étapes de préparation du Tamagoyaki. Je l’ai ajouté à la fin de l’article dans les liens connexes!

Contenu Bonus:
En terminant, j’aimerais vous apprendre quelques mots de table en japonais:

Itadakimasu (I-tada-ki-masse): Bon appétit/Je reçois humblement
Oishii (Oy-chi-i): Délicieux
Omakase (O-ma-ka-sé): Je vous fais confiance/Je vous laisse décider
Gochisōsama-deshita (Go-tchi-zo-o-sama-dè-shita): Ce fût un vrai festin

Liens Connexes:

Site web de Chef Laverdière: Ronin Sushiman – Sushis à Domicile

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